En Égypte ancienne, le principal rôle que l'on attendait de la
femme était celui de mère car il ancrait sa place dans son
foyer mais également dans sa communauté. Le désir de maternité
pouvait être biologique mais il était avant tout social : l'absence
d'héritier entraînait une déconsidération pouvant aboutir à la
répudiation. Dieux, magiciens, médecins et revenants étaient
donc sollicités afin d'aider l'Égyptienne à devenir enceinte.
La maternité n'était pas sans risque et nombre de tests,
prescriptions et autres incantations permettent d'appréhender
l'obstétrique telle qu'elle était pratiquée en ces temps reculés.
Lorsque les femmes déjouaient la malveillance de Seth, que l'on
rendait responsable des fausses-couches, et parvenaient au terme,
advenait la naissance attendue et redoutée à la fois. La venue au
monde d'un enfant était perçue comme un don des dieux, mais
elle ne mettait pas fin à l'inquiétude des parents. On estime, en
effet, qu'un tiers des enfants n'atteignait pas l'âge de 5 ans en
dépit des efforts conjugués des parents, médecins et magiciens
pour les protéger.
Mère et nouveau-né passaient par divers rites de passage qui
procédaient de leur (ré-)intégration dans la communauté. Le
nourrisson, source de multiples attentions, y occupait toutefois
une place à part. Il n'obtenait un véritable statut social que lorsque
les menaces (sur)naturelles planant sur sa vie et sa santé étaient
enfin écartées, c'est-à-dire lorsqu'il sortait de la petite enfance.
Richement documenté et illustré par quelque 80 planches et
dessins, cet ouvrage offre un éclairage inédit sur la maternité et la
petite enfance en Égypte ancienne.