Les problèmes d'accord et de tempérament sont depuis toujours une des préoccupations majeures des théoriciens de la musique. Née de l'incomplétude du cycle des quintes, la question du tempérament a suscité une vaste littérature, qui s'est enrichie de l'évolution des techniques physico-mathématiques. Si Pythagore est le premier à établir une correspondance entre les nombres et les sons, des événements comme la découverte des logarithmes renouvellent en profondeur le calcul des intervalles musicaux. Depuis ces découvertes, musiciens et théoriciens ont organisé le monde des tonalités et des modulations dans des théories arithmétiques de plus en plus élaborées.
Pour mesurer l'enjeu des questions d'accord, percevoir leur structure et faciliter la comparaison des synthèses entre eux, il fallait une théorie mathématique unifiée capable de rendre compte des anciens systèmes comme des nouveaux. Sur la base de cette théorie qui est présentée dans les premiers chapitres, l'ouvrage examine les systèmes grecs, orientaux, indiens, les tempéraments allemands, anglais, italiens, ibériques, flamands et français. L'irrégularité ou l'impossibilité de certaines modulations sont démontrées par le calcul des répartitions intervalliques.
La dernier chapitre traite des systèmes contemporains. Il étudie plus particulièrement l'emploi des micro-intervalles et l'utilisation de l'intonation juste dans le cadre de systèmes acoustiques nouveaux, il évoque le renouvellement du langage musical et constate la mort du tempérament égal.