Ce texte est une «conspiration» : il est écrit sous l'inspiration de la peinture de Yahne Le Toumelin, sous l'influence spirituelle qui en émane. Stéphane Arguillère compose «un écrin de rêve», une «forteresse de fantaisie», une succession d'images donnant à son livre la forme d'un tableau mouvant. Il laisse ainsi apparaître «ce que peut être un discours adéquat sur l'art en général, et sur la peinture de Yahne Le Toumelin en particulier». Il ne dépeint pas cette œuvre, mais s'efforce d'épouser le mouvement par lequel elle apparaît sur la toile. Il la recrée par l'écriture, en retrouvant dans le discours la disposition d'esprit et le processus par lequel le tableau est peint. Changée en phrases, la peinture devient succession de «fables piquantes et insolites», habitées non par des personnages, mais par des images nées de l'œuvre du peintre. Sous la forme multiple d'une chatoyante fantasmagorie naît une méditation vivante.