Jazz : un absolu. C'est le sommet de l'art.
C'est un livre. Par le retour ou recours
au découpage, par l'affirmation de la
couleur dans sa franchise, il est le geste
de l'enfant, du jardinier ou du sculpteur,
de tous ceux qui ont l'intrépidité de
tailler dans la matière. Ce volume est
le dépassement de tous les possibles :
très au-dessus du livre de peintre, sans
commune mesure avec le livre d'artiste,
il est un accomplissement qui échappe
à la nomenclature.
Jazz est cette grandeur de la fin d'une
oeuvre, qui exige d'être poursuivie
jusqu'à son terme, c'est-à-dire très
au-delà de son propre éclat, et qui
annonce à bien des peintres la voie
de leurs lendemains. Il est signé sans
ostentation mais également sans refus
Henri Matisse.