À 15 ans, Maurice Denis écrit dans son
Journal : «Oui, il faut que je sois peintre
chrétien [...], je sens qu'il le faut. [...]
D'abord j'écrirai mes notes [...]. Et puis
je ferai de l'Art, de l'Art en masse,
en tout et partout. Je me gorgerai,
je m'enivrerai de cette pure et sainte
jouissance, de cette douce vie, si désirée,
d'artiste.» Une vocation incoercible, où
la foi, l'art et l'amour - sa femme Marthe
est au coeur de son oeuvre - composent
une sainte trinité qu'analyse avec brio
Jean-Paul Bouillon. Après avoir créé
le groupe des nabis dont il se fait
le théoricien, Denis pose dès 1890
les fondations du néo-traditionnisme.
Des Muses à l'Hommage à Cézanne,
de ses lieux familiers, Saint-Germain-en-Laye
sa ville natale, la Bretagne sa terre
d'élection, aux nombreuses scènes
de plages, Maurice Denis ne cesse de
peindre, entre joie de vivre et méditation
chrétienne. Avec le XXe siècle, s'ouvre pour
lui une période de production intense :
il illustre de nombreux ouvrages, renoue
avec la tradition de la grande peinture
monumentale, et devient l'un des plus
importants décorateurs de son temps.