Imaginez la longue silhouette d'un homme en houppelande. Il est jeune, prodigieusement doué ; l'opium seul parvient à apaiser la fièvre qui le consume. Expert en déguisements et en chimie, il vit retiré de la société des hommes dans une chambre où brûle « un feu de mottes », jusqu'au jour où il est bouleversé par l'arrestation d'un domestique, accusé à tort du meurtre de son maître. Selon la « loi de proximité », chère à la paresseuse justice, le commissaire de police a arrêté l'homme qui était à côté du cadavre... Le héros applique à l'enquête une méthode faite d'observations et de déductions. Ajoutons que ce détective amateur a un ami, docteur en médecine, narrateur de l'aventure. Le docteur est un peu lent, mais il est l'allié fidèle, souvent inquiet de l'abattement et de l'exaltation qui saisissent tour à tour son génial compagnon. Un autre docteur - maléfique celui-là, et insaisissable - terrorise et fascine notre héros.
Contrairement aux apparences, ce portrait n'est pas celui de Sherlock Holmes, ni ceux du Dr Watson ou du Pr Moriarty, les immortelles créatures dont Conan Doyle échelonna les aventures de 1887 à 1927, il décrit le héros d'un roman éponyme : Maximilien Heller, avocat en rupture de barreau et redresseur de torts, qui vit à Paris dans une rue de la butte Saint-Roch. Le roman, signé Henry Cauvain, est publié en France en 1871, seize ans avant les premières enquêtes de Sherlock Holmes...