Je t'ai montré les oiseaux qui attirent la charogne
Le ciel où sont les oiseaux qu'attire
la charogne J'ai déployé un drap
de parole j'ai figuré dans la roche rouge
la trace des ancêtres Pour le père
à qui m'unissait la force des serments j'ai prié Je t'ai nourrie
de lait de miel et de figues violettes Plusieurs fois
j'ai déchiré ma robe pour te soigner une blessure
J'ai un à un caressé tes orteils
couvert ta jeune nuque d'un habit de baisers
Je te menais aux fêtes par la main
maquillée de henné Aux murmures
des lèvres on se parlait chaque nuit
Tes yeux attisaient une joie Une joie
qui me déchirait d'orgueil et de douleur
Il me semblait avoir le pouvoir d'arrêter les balles
qui sifflaient parfois au-dessus du logis De la terre notre terre
notre terre en murs sous le ciel
J'essayais d'imaginer le père et son combat
En moi je pourrissais les morceaux de ma vie