Entré dans la soixantaine, Élie Faure, amoureux fou de l'Espagne, se consacre avec acharnement à la cause des Républicains espagnols, pris en tenaille par les offensives des nationalistes. Surtout, il alerte l'opinion française sur la dimension européenne de cette guerre civile, où il décèle immédiatement le soutien de l'Allemagne nazie et de l'Italie mussolinienne à la rébellion franquiste. Il rédige nombre d'articles, de pétitions, s'engage jusqu'aux limites de ses forces pour faire prendre conscience du danger et de la catastrophe mondiale qui menace.
Méditations catastrophiques réunit l'ensemble de ses textes sur l'Espagne et sa situation depuis la révolte des Asturies (5 octobre 1934), écrits avec le regard pénétrant de l'historien de l'art, car dans ce tableau effrayant d'une Espagne à feu et à sang, il convoque toutes les heures de l'épopée ibérique : l'Inquisition, Jean de la Croix, Thérèse d'Avila, Ignace de Loyola, Don Quichotte, le Greco, Velázquez, Zurbarán, Goya. Mais Élie Faure n'a pas hésité non plus à se rendre sur le front, à Barcelone, à Madrid, à Tolède. Il meurt le 29 octobre 1937, au lendemain de la chute des Asturies qui, en le bouleversant, a précipité sa propre fin.