Le Père Emmanuel écrivit ces Méditations pour les bénédictines du Mesnil-Saint-Loup; il les griffonnait, de semaine en semaine, sur tous les bouts de papier qui lui tombaient sous la main; il passait un fil dans ces feuilles détachées et disparates; et la série était bouclée.
L'origine très modeste de ces méditations qui suivent le cycle liturgique ne doit pas nous tromper sur la valeur qu'elles présentent. Dès les premières pages, on aperçoit l'idée centrale à laquelle l'auteur revient sans cesse: le péché originel, source de cette fragilité de la nature humaine ou plutôt de l'incapacité foncière où se trouve l'homme sans la grâce pour faire son salut.
Doctrine austère? Sans doute, mais le parfum de cette grâce sanctifiante, liturgique et sacramentelle est si pénétrant que la lecture en est embaumée comme dans un jardin du ciel.