"Melmoth" est un roman gothique qui mobilise l’arsenal classique de l’épouvante: architectures inquiétantes, événements surnaturels, orages et tremblements de terre, usurpateurs et moines sadiques, parricides et foules meurtrières. Les scènes terrifiantes se multiplient: délire d’un fou dans un incendie, mort de deux amants emmurés dans un souterrain, funérailles nocturnes d’un jeune couple foudroyé, noces sépulcrales de Melmoth et Immalee. Et, toujours, le regard insoutenable et le «rire terrible de Melmoth» (Baudelaire). Mais le livre est plus qu’un roman gothique. Écrit dans une langue riche et puissante, "Melmoth" est à la fois un grand roman fantastique et une fable métaphysique où le révérend Maturin donne à la quête spirituelle de l’homme et à ses insolubles contradictions la dimension du mythe. Pour André Breton, «le génie de Maturin est de s’être haussé au seul thème qui fût à la hauteur des très grands moyens dont il disposait: le don des noirs à jamais les plus profonds, qui sont aussi ceux qui permettent les plus éblouissantes réserves de lumière.»