Memento mori
Deux récits en écho l'un de l'autre, l'un en images, l'autre en mots. Présentés ensemble et séparés, tête-bêche dans un livre que l'on peut lire en commentant ou par l'un ou par l'autre, selon la force d'appel des mots ou des images pour le lecteur qui s'en empare. Nulle intrication graphique ne vient déranger le chemin qu'il aura choisi en premier.
Les images sont des collages de Claude Eveno, composés avec des bribes de l'histoire de la peinture et qui racontent beaucoup, tant ils sont délibérément figuratifs. Les regarder est un voyage dans une intériorité malmenée par des excès, souffrances, passions, cruautés, divagations du désir et de la folie, tristesse et mélancolie...
Les mots sont ceux de Linda Le, une fiction racontant l'histoire d'un homme tourmenté qui nourrit ses turpitudes intérieures avec des « livres de collages » feuillètes tout au long de sa vie. Un solitaire douloureux, marqué par la mort, jouissant d'une existence de « cauchemar éveillé » où se mélangent les images de ses livres et celles de son imagination, en proie aux fantasmes, de moins en moins connectée à la réalité.
Lire les collages d'abord, c'est en retrouver des échos dans les mots du récit. Lire le texte d'abord, c'est entendre encore ces mots en entrant dans les images.