Mémoires
Témoignage écrit et précieux d'une grande liberté de ton, les Mémoires de John Giorno sont nourries de ses échanges et de son intimité avec Andy Warhol, Robert Rauschenberg, jasper Johns ou Ugo Rondinone mais aussi Allen Ginsberg, Brion Gysin ou William Burroughs. On y croise également Louise Bourgeois, John Cage, Salvador Dali et Gala, Marcel Duchamp, ou encore Keith Haring ou Patti Smith.
Ces formidables Mémoires, traduites de l'américain par Denyse Beaulieu, racontent les happenings, les premières des films d'avant-garde, les lectures de poésie, la création de Dial-a-poem, la genèse de Sleep. le premier film de Warhol dont Giorno est l'acteur principal et unique, et tant d'autres anecdotes et récits fondateurs de la vie culturelle newyorkaise. Mémoires, auquel Giorno travailla durant vingt-cinq ans et qu'il acheva peu avant sa mort, retrace la vie et l'œuvre d'un pionnier de la culture : un homme ouvertement gay en un temps où de nombreux artistes n'osaient se déclarer tels, un bouddhiste convaincu auquel sa foi sert de gouvernail.
L'artiste Jean-Jacques Lebel, auteur de l'avant-propos qui éclaire cet ouvrage, témoigne du fait que « Son itinéraire, parfois désespérément douloureux, parfois d'une désopilante allégresse, de poète/performer/plasticien gay et de bouddhiste pratiquant, fut tout sauf voilé et honteux. Il y avait chez lui, une sorte d'invincible jubilation ; même dans la souffrance ou la défaite, une adéquation au karma, résultant d'une grandiose spiritualité assumée. »