Ce vrai-faux journal est le plus autobiographique des romans d'Emmanuel Bove. Il lui permet toutes les confidences, sans pudeur ni retenue. Spectateur peu concerné de sa propre vie, le héros bovien est donc à la fois veule et désinvolte, retors et spontané. D'une cruelle et poignante sincérité.
Ainsi l'auteur avoue-t-il : « Si je ne sais pas raconter des histoires, je sais dire la vérité. Peut-être est-ce ma seule destination sur terre. »
Le narrateur, lui, avoue dès les premières lignes : « Ce n'est pas une histoire que je me propose de raconter. Je n'ai pas cette patience. Le moment est trop grave. Que faire ? » Cobaye de sa propre vie, toujours guidé par le goût de l'expérience intime, il se reprend aussitôt, non sans ironie : « De quel droit suis-je en train de prendre le ton d'un homme qui souffre ? »