Né au Havre en 1931, dans un milieu ouvrier, William Perrin a
commis ses premiers vols en se faisant embaucher comme docker à la
journée à l'âge de 14 ans. Il est devenu proxénète en fournissant des
filles aux militaires américains lors du Débarquement, alors qu'il n'avait
pas 15 ans. Il devient très vite l'un des meilleurs spécialistes du chalumeau
et écume banques et supermarchés dans toute la France, et bientôt
l'Europe.
Installé à Buenos Aires dans les années 60, «le Grand William», comme
on le surnomme, est l'un des acteurs les plus dynamiques de la French
Connection. Il livre des kilos d'héroïne marseillaise à New York, avant de
purger une dizaine d'années de prison, dans les années 70.
Revenu dès sa libération à ses premières amours, les casses, il sévit
pendant dix ans sans jamais se faire prendre. Il se rabat de nouveau sur
les stupéfiants au début des années 80 et fournit le marché new-yorkais
en héroïne non plus marseillaise, mais thaïlandaise.
En lisant les souvenirs à la première personne de ce globe-trotter
du crime organisé, le lecteur voit défiler les premières Cadillac et filer
les premières DS ; il entend siffler les balles de la guerre des hôtels de
passe et celles de la guerre des cercles de jeux. Il voit des hommes en
costume-cravate casser des banques et fait connaissance avec Moineau,
l'ami d'enfance, Bouboule, l'homme à femmes, Jeannot le triste, qui
parlait peu, Dédé, Mimi et quelques autres, le tout raconté sans fioritures
et dans un langage haut en couleur qui devrait séduire les amoureux des
dialogues de Michel Audiard.