Michel Crouzet a rassemblé ici des études écrites à
des époques différentes et sans projet cohérent, mais
qui ont exploré le compagnonnage de Mérimée et de
Stendhal, unis par leur perception commune d'un malaise
de la civilisation.
La poésie pour Mérimée est incompatible avec la vie moderne,
elle se heurte à la passion du savoir chez l'écrivain lui-même,
qui dans ses nouvelles concilie les droits de la fiction et
ceux de la science. Avec Octave de Malivert, Stendhal fait
du mal du siècle une souffrance de l'âme et du corps qui
est symptomatique de la modernité. Comme l'est dans Colomba
l'inégale densité d'être et d'énergie qui distingue les
représentants de la civilisation des Corses régis par leurs
coutumes ancestrales.
Stendhal dans ses derniers récits (comme Mérimée des
ses nouvelles françaises), devient le romancier de la platitude
démocratique, que vient ravager la gaieté tragique des
héroïnes capricieuses, Lamiel et Carmen.