«On pense à vous pour le poste de secrétaire général.»
C'est par ces mots que François Mitterrand, président
de la République, m'accueille dans son bureau, un soir
de juin 1982. Je resterai secrétaire général pendant neuf
années, record de longévité sous la Ve République, avant
d'exercer des responsabilités ministérielles aux Affaires
sociales et à l'Équipement.
Ce récit, c'est celui des rendez-vous quotidiens avec
François Mitterrand pour évoquer la marche du pays.
Celui des réveils en pleine nuit par l'annonce d'un
attentat, celui des négociations dans les coulisses des
grandes réunions internationales, des nuits blanches
passées à l'élaboration d'un discours...
J'ai eu la chance de participer, aux côtés de François
Mitterrand, à un moment unique dans l'histoire de
la France, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Un
moment marqué par de formidables bouleversements,
les changements décisifs de 1981 accomplis en quelques
mois, la montée du terrorisme international, la fin de la
sidérurgie française, la bataille de l'école privée, la chute
du Mur de Berlin, la crise en Nouvelle-Calédonie, la
cohabitation Mitterrand-Chirac, la guerre du Golfe,
la naissance de l'euro...