« Se dressant sur les pédales, il est capable de vivre toute une vie, une vie entière, en trente secondes. »
Mes coureurs imaginaires
« Il s'est entiché de son vélo comme on s'attache à une machine, et il s'entraîne non pas pour gagner, mais pour stagner s'étant bâti de muscle, pour rester cet ouvrier qu'il aurait dû être. Ou il est un champion moderne. Il s'entraîne selon les méthodes et la morale de son époque, il communique adroitement sur les réseaux sociaux et soigne son image. Champion, il est aussi ce corps qui passe dans la foule, et qui ne fait que passer, objet d'un désir impossible. Il prend sa retraite et se reconvertit dans une existence forcément plus ordinaire. Alors il regarde ses vieux maillots comme ses propres reliques, comme l'évocation sacrée de celui qu'il n'est plus. »