Qu'est la vie sinon une suite de dossiers que nous
créons à la hâte en nous promettant de les classer
un jour ? Dans Mes documents, Alejandro Zambra
ouvre les archives d'un homme qui lui ressemble
tel un frère : un écrivain drôle, aussi mélancolique
qu'attachant. Il évoque sa relation passionnelle
avec la cigarette, son ordinateur, Pinochet,
l'ivresse de l'enfance... Au fil des pages, cette
tentative d'inventaire devient la nôtre. On
s'identifie à l'antihéros de ce livre comme on
s'amourache d'Antihéros Doinel devant un film de
Truffaut ou de Nanni Moretti dans Journal intime.
L'art accomplit son oeuvre, transformant la
matière la plus anodine en expérience universelle,
débusquant derrière chaque scène les échos de
l'Histoire.