Mes pas vont ailleurs
« Qui êtes-vous, Victor Segalen ? Et pourquoi, depuis si longtemps, me hantez-vous ? Breton. Brestois. Militaire, marin et poète. Cavalier émérite, marcheur infatigable, vous restez distant et troublant.
En 1903, vous pélerinez sur les traces de Gauguin, aux Marquises. Deux ans plus tard, à Djibouti, sur celles de Rimbaud. En 1909, vous traversez la Chine et vous recommencerez. Puis vous vous risquez dans la Cité interdite de Pékin, derrière un séduisant jeune homme, amant de l'impératrice. Vous résidez ensuite à Hanoi et achetez votre opium. Plus tard, vous mourrez dans la forêt du Huelgoat, au-dessus du Gouffre, loin de votre épouse et de cette autre femme que vous aimez. Quarante et un ans. Un peu tôt pour mourir. Ou se laisser partir - comme on glisse, la nuit, d'un paquebot dans l'océan.
Cette fois, vos pas m'auront entraîné dans votre sillage. Mon souffle mélangé au vôtre dans le roman vrai de votre vie. »
Jean-Luc Coatalem
« Tel le cavalier au jeu d'échecs, vous avanciez en sautant les obstacles, en inversant les contraintes. À en perdre haleine, Victor Segalen... »