«J'ai découvert le cinéma quand j'étais enfant. Je suis né en 1942, et les premiers films que j'ai vus, avec ma famille, étaient ceux des années 40 et du début des années 50. Des films tels que Duel au soleil et Force of Evil (L'Enfer de la corruption) m'ont aidé à construire ma vision du cinéma et, jusqu'à un certain point, de la vie.» Martin Scorsese En 1996, les Cahiers du cinéma avaient demandé à Martin Scorsese, qui venait juste de terminer son film Casino, d'être le rédacteur en chef de leur numéro 500. Acceptant avec enthousiasme, le cinéaste américain fut donc tout à la fois le metteur en scène, l'acteur et le narrateur d'un numéro très spécial. Ce qu'il y a de passionnant avec lui, c'est qu'il rend le dialogue non seulement possible, mais fructueux et stimulant, entre les deux côtés de l'Atlantique. Un dialogue qu'il n'a cessé d'alimenter comme cinéaste et comme spectateur boulimique. Lorsqu'il raconte sa vie, Scorsese parle de cinéma. Et lorsqu'il parle de cinéma, de ses films ou de ceux des auteurs qu'il admire, en fait il raconte sa vie : New York, le quartier de «Little Italy», la famille, les films de son enfance ou de son adolescence, sa complicité avec Robert De Niro, ou avec les cinéastes de sa génération (Lucas, Coppola, Spielberg et De Palma)... Dans sa cartographie intime du cinéma, Scorsese relie sans difficultés la tradition hollywoodienne à la modernité européenne.
Aux textes et entretiens parus dans ce numéro spécial des Cahiers du cinéma, s'ajoutent quelques écrits plus récents, concernant son dernier film Kundun, la musique, ou encore des éloges de Samuel Fuller, Robert Mitchum et James Stewart.