De Nice à Paris, parce qu'il aimait la littérature
autant que les hommes, Louis Nucéra
a rencontré les plus grands : Kessel, Cocteau,
H. Miller, Nabokov, Gary, Cioran, Monfreid
ou Mac Orlan. Certains sont devenus ses
amis, ce qui explique le ton d'intimité
profonde et la générosité sagace de ces
Mémoires où foisonnent citations, portraits
et moments rares. Mes ports d'attache
ouvre à une mer de mots qui miroitent à
l'infini, et par-delà les siècles. A l'endroit
des géants (Baudelaire, Dostoïevski, Tolstoï,
Céline) comme à celui des moins
célèbres (Jules Renard ou Charles-Louis
Philippe), l'auteur semble aussi s'acquitter
d'une dette de lumière. Les écrivains ne
sont pas seuls ici. Picasso, Moretti, Brassens,
Brel, entre autres, colorent aussi ce fabuleux
répertoire dédié à la beauté et traversé par
un ardent sentiment d'urgence. Car la vie
est trop courte pour «s'attarder sur le jargon
des pions, les dégueulis des corrupteurs ou les
méfaits des forbans qui biseautent les mots et
gauchissent la générosité».