Avril 1917 : les États-Unis rejoignent le camp des Alliés dans le conflit mondial. Le magazine Collier's propose alors à l'écrivain-journaliste américain Ring W. Lardner (1885-1933) de se rendre en France pour couvrir l'événement.
Après une traversée de l'Atlantique rythmée par de nombreuses consignes de sécurité et la peur constante du torpillage, Lardner se voit confronté, une fois débarqué, à l'absurdité des bureaucraties civiles et militaires, au chaos de la circulation dans Paris, aux problèmes de ravitaillement. Il raconte l'entraînement des soldats américains, celui des Maoris néo-zélandais qui exécutent un haka avant de simuler l'assaut d'une tranchée, les permissions des combattants. Il relate les conversations badines sur l'éventualité de la fin du conflit, démontre les méfaits de la censure, tient la chronique des spectacles de l'époque et des moeurs françaises...
Ring Lardner aurait pu se contenter d'aboyer avec la meute, de faire dans l'anti-germanisme primaire, mais il choisit de suivre les voies plus complexes et plus raffinées de l'ironie et de l'autodérision. Ainsi, grâce à son décalage humoristique, Mes quatre semaines en France - jusqu'alors inédit en français - offre-t-il un témoignage original et précieux sur la Grande Guerre.