Une étude minutieuse et rare dans l'historiographie de l'Europe des
cadastres anciens a permis à Line Teisseyre-Sallmann de suivre
l'évolution du bâti à Nîmes entre 1500 et 1800 environ et les
interventions des autorités municipales, ecclésiastiques et royales en
matière d'urbanisme. Celles-ci visent à améliorer la circulation et
l'hygiène à l'intérieur de l'enclos surpeuplé et engoncé dans sa ceinture
de murailles et à lotir les espaces périphériques selon les règles
de l'urbanisme des Lumières. À la fin du XVIIIe siècle, les voyageurs,
émerveillés par les Jardins de la Fontaine, s'accordent à célébrer une
ville agréable et soignée, alors que les autorités municipales se félicitent
de lui avoir rendu sa splendeur antique, dont les Arènes et la
Maison Carrée sont les emblèmes.
L'exemple de Nîmes donne ainsi à voir les manières de percevoir la
ville sous l'Ancien Régime, l'évolution des conceptions urbanistiques
qui remodèlent le tissu urbain et font de la ville au XVIIIe
siècle un exemple de modernité.