La fin du monde humain ne veut pas dire la fin de l'homme, mais le retrait de la place centrale que celui-ci occupait au sein de l'ensemble des savoirs. Plus que jamais, prendre en compte notre rapport à la Terre et au Cosmos est devenu nécessaire. Dans de nombreux domaines (anthropologie, sociologie, esthétique, droit, politique, etc.) des vues cosmomorphes se substituent aux vieux schémas anthropomorphes. L'homme doit se penser à l'intérieur de mondes infiniment plus larges et complexes que lui. Nous sommes entrés dans une nouvelle période géo-cosmique qui excentre l'homme de son monde. Plus que l'existence dans son monde, c'est sa consistance dans d'autres mondes qui est en jeu. Nos nouveaux problèmes sont des problèmes de consistance. En quoi consistent les rapports esthétiques, politiques, ontologiques qui nous permettent de penser la relation de l'homme aux autres êtres ? Quel nouveau statut advient à l'homme dès lors qu'il tient compte des relations terrestres dont il dépend, si lui est redonné le sens de la Terre et du Cosmos ? Comment redistribuer sur les non humains une dignité d'être sans laquelle l'homme lui-même finira par s'effacer ?