Métromarxisme s'attache à l'expérience de la ville, et plus précisément à la relation tumultueuse qu'elle entretient avec la critique sociale : de Marx et Engels à David Harvey et Marshall Berman, en passant par Walter Benjamin, Henri Lefebvre, Guy Debord ou Manuel Castels, c'est à une flânerie ou une déambulation métropolitaines qui interrogent le capitalisme que nous convie l'ouvrage d'Andy Merrifield. Construit à partir de chapitres monographiques et biographiques évoquant chacune de ces figures, Métromarxisme est ainsi une introduction à la critique marxiste de l'urbanisme : articulant une approche de la ville qui insiste sur sa centralité quant au développement du capitalisme à une autre qui la pense comme lieu par excellence des révolutions et mouvements sociaux, le livre propose une traversée de ce que la tradition marxienne a pu défendre comme conception de la condition urbaine. Un véritable « conte marxiste de la ville », en quelque sorte. De Manchester à Los Angeles, de Paris ou Berlin à New York et Londres, c'est bien d'un même phénomène qu'il s'agit de rendre compte : celui de l'espace de la métropole comme champ de bataille opposant les logiques de la domination à celles de l'émancipation.