Baïbars régna sur Le Caire et Damas au XIIIe siècle. C'est la
vie de ce sultan mamelouk, célèbre pour avoir arrêté l'invasion
mongole et enlevé aux Croisés leurs principales
forteresses, qui constitue l'argument historique du Roman
de Baïbars, l'un des principaux cycles narratifs populaires
au style étonnamment moderne.
L'histoire du manuscrit n'est pas moins exceptionnelle
que celle de son héros : il a été reconstitué par l'ancien
conservateur du musée des Arts et Traditions populaires de
Damas, qui avait passé des années à collecter les livrets à
une époque où disparaissaient les derniers conteurs. A la
recherche d'un éditeur, les deux grammairiens-traducteurs
auraient abandonné sans l'aide d'André Miquel qui proposa
le Roman de Baïbars à Pierre Bernard. Celui-ci acheta
les quatre cents fascicules, et publia le premier volume chez
Sindbad en 1985.
6 / Meurtre au hammam
La mort du roi El-Sâleh ouvre une période de trouble
et d'incertitude : les ambitions se déchaînent, les
vieilles rancoeurs se ravivent, les alliances se font et
se défont dans l'étouffant huis-clos de la Citadelle
du Caire, où fermentent les passions les plus troubles
et les haines les plus dévorantes. Tantôt comblé
d'honneurs, tantôt proscrit, Baïbars aura besoin de
tout son courage et de toute sa ténacité pour déjouer
les complots de ses ennemis et parvenir, enfin, au
pouvoir suprême... ce qui n'est pas une sinécure.