Soucieuse de constituer une mémoire des lieux emblématiques de la société contemporaine
(les prisons de Clairvaux et de la Santé, le camp de Sangatte...), Jacqueline Salmon décide en
2005 de réaliser un important travail photographique sur les déchets nucléaires. C'est dans ce
cadre qu'elle s'intéresse aux centrales en cours de déconstruction et surtout à Superphénix. Elle
souhaitait y poursuivre son exploration des lieux dont on porte une responsabilité face à
l'histoire. En 2006, l'équipe dirigeante de Creys-Malville lui donne accès au site. Commencera alors
pour elle une aventure photographique étalée entre 2007 et 2010. Sur l'invitation de Jacqueline
Salmon, Christine Bergé rejoint l'aventure, du côté de l'anthropologie, recueillant la parole des
acteurs sur le site et apportant par son écriture un éclairage particulier sur cet impressionnant
chantier de déconstruction d'un réacteur nucléaire entrepris depuis une dizaine d'années.