L'émigration massive qu'a connue l'Italie a changé depuis les années 1970 : auparavant, le départ était plutôt masculin et parfois familial mais essentiellement définitif ; aujourd'hui, les migrants n'ont plus à choisir entre l'oubli ou le retour.
L'étude de Casalvieri permet de saisir les transformations de ce phénomène. Cette commune du sud de l'Italie a connu tout au long des siècles de forts flux migratoires. La vie de ce petit village rural est désormais rythmée par des allers-retours périodiques des migrants installés définitivement dans d'autres nations. Pendant les vacances, lors de rencontres avec d'autres groupes sociaux - les résidents au village, les vieux notables installés à Rome, les émigrés dans des villes italiennes - les émigrés vivant à l'étranger se constituent en un groupe spécifique, mettant en relation la mobilité et la sédentarité de la société contemporaine.