Les premières années du XXIe siècle sont marquées par une
nouvelle vague de migrations, qui résulte des déséquilibres de la
société internationale et de l'instabilité planétaire croissante. Les
jeunes générations des pays en développement semblent
aujourd'hui constituer un vivier inépuisable de candidats à
l'émigration.
Cette poussée massive du «rêve d'Europe ou d'Amérique»,
alors que les Etats occidentaux mettent en place des politiques
d'accueil sélectives, se traduit par une augmentation spectaculaire
de l'immigration illégale.
Incontrôlés, mal gérés, les phénomènes migratoires qui
pourraient, sous certaines conditions, représenter une chance pour
les pays développés et le dialogue Nord-Sud, deviennent au
contraire un facteur d'incompréhension et de tension entre les
nations et les peuples.
Le pillage des élites des pays en développement entraîne une
saignée profonde et entrave durablement leur modernisation. En
outre, les migrations, mal maîtrisées, mal comprises, dans un
environnement mondial conflictuel, dominé par l'idée du «choc
des civilisations», favorisent l'essor des haines ethniques et la crise
de l'intégration.
Le malaise européen sur l'immigration, particulièrement vif,
aggravé par des choix institutionnels inadaptés, appelle aujourd'hui
un changement profond de politique.