Au Moyen Âge, c’est entre le xie et le xiiie siècle que l’exploitation et l’utilisation des métaux, et plus particulièrement celle de l’argent, se retrouvent sous la mainmise seigneuriale. L’intérêt des maîtres du ban pour l’exploitation des ressources naturelles s’est en effet manifesté de façon prépondérante dans le secteur des minerais métalliques, en relation étroite avec les frappes monétaires notamment. L’étude de la question minière pour cette période met à contribution plusieurs types de sources écrites et archéologiques. En ce qui concerne les textes, si les chartes sont plutôt rares et parfois sujettes à caution, la documentation sérielle du bas Moyen Âge offre un ensemble copieux et encore en bonne part sous-exploité, tout particulièrement les comptabilités châtelaines. Mais c’est sans doute de l’archéologie extensive et de terrain que l’on peut attendre le plus de résultats nouveaux. D’une part, par l’organisation de vastes prospections dans des zones de production minière attestées par la géologie mais aussi par des indices d’exploitation ancienne ou plus récente, d’autre part, par la fouille de sites miniers qui s’est concentrée jusqu’alors sur un petit nombre d’exemples étudiés en profondeur mais n’a concerné qu’une faible partie des sites recensés. Cet ouvrage rassemble les contributions présentées lors de la table ronde organisée à Lyon le 15 mai 2002 pour faire le point sur un ensemble de recherches portant sur différents espaces européens : Dauphiné, Savoie, Provence, Piémont, Toscane, Andalousie et Bohème.