En 1971, pendant les « années de plomb » au Brésil, Augusto Boal est arrêté après une journée de répétition dans son théâtre et emprisonné dans un commissariat de la police militaire. Accusé d'être un agent de liaison au profit des « subversifs », il est longuement interrogé puis torturé. Après plusieurs semaines d'isolement, il est transféré vers la prison de Tiradentes où, en compagnie d'autres prisonniers politiques, il découvre l'univers carcéral.
Son récit, qui n'abandonne jamais l'humour, même dans les moments les plus tragiques, est un texte nécessaire. Il parle de l'angoisse, de la souffrance, mais aussi du courage, de la force et de l'amitié. C'est à la fois un portrait d'une noirceur implacable du pays durant les années du prétendu « miracle économique brésilien » et un manifeste contre la dictature militaire. Malgré la violence et la répression féroce, l'espoir est là, sans optimisme naïf, dans les voix multiples du peuple brésilien qui se bat.