Contrairement à une idée solidement ancrée, François
Mitterrand ne s'est nullement opposé à la réunification
de l'Allemagne. Il en a été au contraire l'un des visionnaires
; l'a pensée, avant même que d'autres la jugent possible,
dans le contexte bien plus large d'une unification de l'Europe.
Loin de se contenter d'accompagner le mouvement de l'histoire,
il l'a anticipé, dirigé, accéléré ou ralenti au fil des
nécessités politiques et économiques. C'est ce que montre avec
brio le chercheur allemand Tilo Schabert, dans un livre fondé
sur des enquêtes détaillées et des interviews des acteurs de
l'époque. On y trouvera autant le portrait d'un homme d'État
qu'une description vivante et concrète de cet «atelier» de la
politique mondiale où le président français côtoya toutes les
grandes figures qui ont accompli le tournant révolutionnaire
européen de la fin du XXe siècle.
Un livre majeur, qui a reçu le premier prix parlementaire
franco-allemand.