La mode étant un artisanat converti en art, l’esthétique lui colle pour ainsi dire à la peau. Or, dans quelle mesure la « modestie » entendue au sens théologique comme équité et retenue divines peut-elle de nos jours qualifier un style en vogue ? Cette modest fashion, pudique, décente, modique, a-t-elle un rapport avec le tournant écoresponsable de l’industrie textile ? Les comportements « vertueux » prônés par celui-ci font-ils écho à la vertu comme exigence de pudicité ? Comment faire rimer humilité avec le clinquant de la haute couture ? Voici quelques-unes des interrogations auxquelles cet ouvrage tente de répondre. En remontant à la source de la morale vestimentaire (depuis Tertullien jusqu’à la croisade contre l’indécence et l’émergence de gestuelles vestimentaires plus radicales), ce volume « détricote » les préjugés contre une mode réputée frivole ou futile. Les articles, tout en nuances, ainsi que les deux performances artistiques qu’ils escortent, proposent un recentrage sur des pratiques qui allient éthique et esthétique, la joie d’être au monde et l’élégance comme grâce profane.