Le modèle allemand, voilà le salut. Une chronique quasi continue
nous invite à nous plier à ses normes. Et si ce modèle là était une
imposture ? L'Allemagne a atteint un tournant. Sa croissance
économique, qui avait déjà fortement ralenti fin 2012, a stagné en 2013
(à 0,4 %). La crise démographique s'étend. Les factures d'électricité
explosent. Tous ces dossiers brûlants sont sur la table du cabinet de
grande coalition (CDU/SPD) d'Angela Merkel qui prend les rênes du
pays en 2014.
Mais le contrat de gouvernement passé pour le temps de la nouvelle
législature entre chrétiens et sociaux démocrates s'inscrit, pour l'essentiel,
dans la continuité avec les politiques pratiquées jusque-là par Berlin. Et
cela bien que tous les signaux soient déjà passés au rouge.
Le livre montre combien les démontages sociaux et les contre-réformes
engagées depuis vingt ans torpillent en fait les acquis d'une Allemagne
dont les performances industrielles étaient pourtant associées à l'État
providence «le plus protecteur», aux revenus salariaux les plus élevés
d'Europe occidentale.