Modernisme et vanité
Happy days à Miami et La Havane
De la Prohibition américaine sur les jeux et l'alcool dans les années 1920 à l'arrivée de Fidel Castro en 1959, Cuba accueille, bien avant Las Vegas, un glissement progressif du plaisir qui, d'antichambre du vice de Miami au tourisme familial, transforme la dictature du général Batista en un ludique et balnéaire parc à thème. Une Cythère de l'American Way of Life, une pure vacance offshore, une plateforme du loisir en voie de massification. Après ses premiers succès au Fontainebleau (1954) et à l'Eden Roc (1955), l'architecte Morris Lapidus - le kitchissime maître du « bon goût » - et quelques autres seront les principaux promoteurs de ce too much is more !
Tout n'y est alors que jour sans fin : rhum Bacardi au pied d'hôtels-chantilly ou au bord de leur piscine-haricot. À l'ombre des palmiers, rien de nouveau...