Moi Augustin
Prêtre martyr de la Révolution française
Je marche parmi les maisons blanches et bleues de l'île d'Aix. Par une chaude lumière d'automne, j'avise une chapelle. La porte est ouverte. J'entre. Devant l'autel, je suis saisie de frissons. Sur le sol, je lis l'inscription : « ossements des prêtres martyrs ». Ce sont ceux des 829 prêtres réfractaires, déportés pendant la Terreur. Ils ont croupi dans des bateaux transformés en prisons flottantes en rade de Rochefort. Ils venaient de toutes les régions de France. Ils ont vécu l'enfer. Beaucoup n'ont pas survécu et reposent sous mes pieds.
Pendant plus d'une heure, je reste seule dans cet espace de silence. J'entends alors un appel intérieur : l'un des prêtres prisonniers me supplie de raconter leur tragédie. Celui qui me tient la main pendant l'écriture s'appelle Augustin. Il est jeune et vient du Limousin. Il me fait partager son existence, ravagée par l'intolérance et le fanatisme.
Voici son admirable témoignage d'espérance, d'amitié et de pardon.