Moi, libre et roi
Lui. D'ailleurs le discrédit des institutions, de toutes les institutions aujourd'hui, ne tient pas qu'à leurs défauts, qu'aux monstruosités sur lesquelles elles ont débouché. Il est plus profond encore.
Il tient à une question beaucoup plus simple : pourquoi accepterais-je qu'on me dise, qu'on m'impose même ce que je dois dire, ce que je dois penser, ce que je dois faire ? Pourquoi irais-je chercher mes sources à Moscou ou à Rome, ou à Cuba, ou à Téhéran, ou ailleurs, dans un parti, un syndicat, une entreprise, une Église - une structure, quelle qu'elle soit ? Je suis libre de choisir ma vie, je veux l'être, et aucune institution ne me dictera comment la diriger. C'est parce que fondamentalement l'institution s'oppose à la liberté qu'elle est discréditée.
Moi. Je vois que vous croyez quand même à quelque chose...
Lui. Non, pas à quelque chose, mais à quelqu'un : à moi.