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15 août 1978. Franco Barendson meurt dans une chambre d'hôtel à San Carlos de Bariloche en Argentine. Il laisse une fille de deux ans qui ne sait pas grand chose de cette mort et grandit sans trop poser de questions. Cette fille, c'est l'auteure elle-même qui, à l'approche de la quarantaine et voyant ses grands-parents partir, éprouve le besoin d’en savoir plus sur celui dont sa mère ne parle jamais. Interroger la mémoire familiale, vite, avant qu'il ne soit trop tard. Le récit qu’elle coud est un patchwork de souvenirs, de conversations, d'odeurs et de photographies. L'image de Franco trop tôt disparu s'installe dans son imaginaire. Elle a un père puisqu’elle peut se (et nous) le raconter. Jusqu’au jour où, presque par hasard, elle découvre un secret.
Un second récit se met en place, celui d'une enquête pour connaître la vérité, pour comprendre, pour retrouver les témoins disséminés au fil des années et des pays. Allers-retours entre l'Argentine, l'Espagne et la France, entre les années 1970 et aujourd'hui, pour tenter de ne plus idéaliser son père mais lui rendre sa véritable identité.
À mi-chemin entre enquête policière et récit poétique, l’écriture fragmentaire de Samantha Barendson joue avec les nerfs comme avec les émotions. On s’émeut devant cette quête du père, on s’énerve à la recherche d’une lettre disparue, on sourit aux questions de la petite fille, on se révolte avec l’adolescente en crise identitaire, on patine avec la femme d’aujourd’hui à la recherche d’un passé décomposé. Quant à la figure du père qui se dessine finalement, elle n’est pas forcément celle que l’on attendait… Les secrets vivent plus longtemps que ceux qui les portent, en révélant celui de Franco, sa fille lui rend la vie, la vérité et la poésie.