Le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, un homme est mort. Il s'appelait Adama Traoré. Depuis, un comité disant défendre sa mémoire affirme que des gendarmes l'ont tué. Des centaines d'articles ont repris cette thèse. Adama Traoré est devenu le George Floyd français, le symbole de la violence présumée aveugle des forces de l'ordre. Les gendarmes qui l'ont arrêté ce jour-là, par contraste, sont devenus l'incarnation du racisme d'État. Voilà plus de six ans, devoir de réserve oblige, qu'ils se taisent.
La mère de l'un d'entre eux, Romain, qui commandait la patrouille, a décidé de prendre la parole. Comment vivriez-vous si, pendant des années, il vous était impossible d'ouvrir le journal ou d'allumer la télévision sans risquer de lire ou d'entendre que vous avez élevé un meurtrier ? Le tout sans preuve ni respect pour la vérité ?
Or celle-ci est pourtant simple : il n'y a aucune charge contre les gendarmes. Ils n'ont même jamais été mis en examen. Si l'affaire n'a pas encore été classée, c'est sous la pression d'un comité de militants professionnels, loin de représenter la France des cités, pour qui la mort d'Adama Traoré relève de l'opportunité politique. L'enquête d'Erwan Seznec, qui complète ce témoignage, le démontre.