Comme dans beaucoup de récits de voyage, comme dans Le Coeur
des ténèbres de Conrad, un homme est ici à la recherche d'un autre
homme.
Un diplomate est envoyé en Mongolie sur les traces d'un très jeune
photographe disparu en plein hiver dans la région de l'Altaï.
Surnommé "l'Occidental" par les guides mongols qui avaient
baptisé le photographe "l'Inadapté", il suit l'itinéraire indiqué dans
le journal de voyage abandonné par le photographe et écrit lui-même
des carnets qui seront lus par un narrateur critique qui
découvrira au lecteur la totalité du puzzle.
C'est de la lecture des trois textes que naît le roman d'un voyage à
l'intérieur d'un monde distordu, opaque et fermé sur lui-même,
révélateur de la difficulté d'entrer en relation avec ce que l'on ne
connaît pas.
La Mongolie de Bernardo Carvalho n'est pas une réalité mais une
hallucination, ses voyageurs ne sont pas des aventuriers mais des
créatures littéraires qui avancent dans un monde totalement
étranger. Malgré ou à cause de sa volonté de fiction, ce roman est
aussi un magnifique récit de voyage dans un univers totalement
exotique.