Les fonctions de la finance sont souvent
méconnues. L'idéologie libérale en est largement
responsable : elle a fait croire qu'en
laissant la finance à elle-même nos économies
seraient dotées de mécanismes capables
d'allouer au mieux l'épargne qui s'y dégage.
La dernière crise financière a provoqué, sur
ce point, le début d'une prise de conscience.
Elle est cependant loin d'avoir conduit à une
meilleure compréhension du rôle des institutions
financières : pour beaucoup, la finance
reste plus une ennemie qu'il faut combattre
qu'un instrument dont il faut apprendre à se
servir. Ses institutions, qui émettent et font
circuler la monnaie, ont pourtant pour l'économie
réelle une importance qu'il est dangereux
de négliger : l'allocation de l'épargne,
mais aussi le niveau de l'activité et le rythme
de la croissance en dépendent.
Cet ouvrage analyse le lien étroit entre
monnaie, finance et économie réelle et
montre pourquoi l'existence aujourd'hui d'un
potentiel d'épargne important, au lieu d'être
une opportunité pour l'économie mondiale,
fait peser sur elle le risque d'une «stagnation
séculaire».