
« La cohésion sociale et l'euphorie collective retrouvées, tel est le rêve, telle est la promesse qu'écoutent le plus volontiers des hommes avides - qu'ils le sachent ou non - d'oublier l'insuffisance humaine et de transgresser les limites individuelles. »
Dans ce Monnerot (« Qui suis-je ? »), l'auteur retrace comment, depuis le Collège de sociologie, dont il est à l'origine, en passant par la Seconde Guerre mondiale et la Résistance, Jules Monnerot deviendra célèbre, en 1945, avec deux livres qui font date : La Poésie moderne et le Sacré et Les faits sociaux ne sont pas des choses (critique de Durkheim et jalons pour une sociologie à naître).
Il travaille à une Introduction aux mythes modernes quand le coup de Prague l'alerte. Il est temps, alors, de montrer quelle menace représente le plus virulent de ces mythes pour notre liberté ; ce sera Sociologie du communisme (1949), étude inégalée qui fait grand bruit et lui attire d'implacables ennemis ; pour lui, le communisme c'est l'« Islam du XXe siècle », une société où le sacré et la politique sont confondus - à la fin de sa vie, il verra revenir en force l'islam véritable. Vingt ans après, Sociologie de la révolution étudie l'évolution du phénomène jusqu'aux désordres de mai 68.
Lois du tragique, Inquisitions, La Guerre en question, La France intellectuelle vont achever de poursuivre cette enquête sur notre présent.
Jusqu'au bout, il défendra la liberté de pensée contre les censures et les conditionnements. Il fut l'homme « aux yeux ouverts » - il l'a payé cher.
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