Le bilinguisme des Essais se manifeste d'abord par une strate de citations, surtout en latin, indices visibles de lectures plus vastes. Viennent ensuite les allusions, tournures paraphrastiques et rappels intertextuels, échos de la culture de Michel de Montaigne. Si le latin peut sembler la langue morte des Essais, vestige d'une éducation humaniste exceptionnelle, il instaure cependant un dialogue essentiel avec la langue française et le style propres à Michel de Montaigne. L'analyse de ces emprunts et de leurs fonctions révèle qu'ils expriment une dimension essentielle de son être, tout en lui permettant d'aborder certains sujets. C'est donc dans le latin de Catulle, Horace et Ovide qu'il dissimule les détails de sa vie intime et amoureuse.