Mon livre commence par une histoire que raconte Gombrowicz, celle d'un matelot qui avala le bout d'un mince cordage et, par l'action vermiculaire de son tube digestif, se vit hissé jusqu'au sommet du mât de misaine. Mes personnages sont dans la même situation: ils ont dit a, il leur faut dire b, puis c. Ils se retrouvent au sommet du mât, ils ne peuvent agir qu'en fonction de la noyade de Vera, ne rien décider par eux-mêmes, ne rien changer - ou le peuvent-ils? Sont-ils libres, ou non? Eternelle question...
O. V. D. B.
Dans le courant de l'été 1973, Oda Klein s'apprête secrètement à changer de vie, quand sa fillette de huit ans, Véra, se noie. Son mari, Paul, accepte un poste au Surinam pour tenter de surmonter l'épreuve. Il revient quelques années plus tard. Oda est toujours là, sa vie s'est comme arrêtée.
C'est alors qu'un mystérieux incendie se déclare dans la maison voisine et qu'une jeune fille de quinze ans émerge des flammes. Le couple la recueille et tente sans succès de croire à l'illusion de refonder une famille.
De la noyade de la petite fille au dénouement qui met en lumière les mécanismes de la culpabilité d'Oda, Oscar van den Boogaard construit une intrigue où les personnages semblent les jouets impuissants du destin: la mort de l'enfant, qui empêcha Oda de refaire sa vie, n'a pu qu'entraîner la mort de l'amour, amour adultère et nœud tragique du livre.