«Je suis la fille du juge Boulouque, du terrorisme, des
années quatre-vingt, des attentats parisiens. Et je suis
orpheline de tout cela.
Personne ne se souvient de mon père et la vague d'attentats
des années quatre-vingt à Paris se confond avec
celles qui ont suivi - c'est après tout le destin des vagues
de se retirer.
C'était aussi le sien.
Je suis la petite fille qui a connu les menaces de mort et
les gardes du corps autour de sa dixième année - les
campagnes de presse, les phrases assassines.
J'avais treize ans lorsque mon père a tiré, le 13 décembre
1990. Tiré sur lui, cette nuit-là. Et sur nos vies.»
Prix Fénéon 2003