L'autre versant de l'alpinisme. Celui qui n'est pas victoire ou exploit. Celui qu'on relègue dans
l'ombre pour n'en point subir le poids. Et pourtant les faits sont implacables, la mort en montagne
fait bel et bien partie de l'alpinisme. Guide de haute montagne, Daniel Grévoz a voulu
interroger les circonstances de ces tragédies que l'on attribue trop souvent à l'inconscience,
l'incompétence sinon à «l'Alpe homicide». Au travers de nombreux témoignages, et sur le
mode anecdotique, il décrypte cette relation très particulière qui s'instaure entre l'alpiniste et
le danger. Faut-il, comme le prétendent certains, mettre sa vie en jeu pour en apprécier toute
la saveur ? Et comment une telle philosophie résiste-t-elle au pire quand il arrive ? Plusieurs
alpinistes ont vécu des expériences proches de la mort en montagne. Mais ces épreuves ne servent
aucunement à empêcher leur multiplication. Devant un tel constat, il paraît hautement
souhaitable que chaque amateur de sommets prenne conscience que l'accident ne survient pas
seulement aux autres et que sa passion peut avoir des conséquences cruelles pour lui-même
ou ses proches. Hautement souhaitable, aussi, qu'une activité aussi risquée soit portée par des
motivations plus profondes que les banales vanités qui prévalent trop souvent chez les amateurs
de roc et de glace.