En l'an 2000, plus de dix millions de personnes ont été
victimes de maladies infectieuses ou parasitaires dans le
monde : trois millions sont morts du Sida, mais aussi
plus d'un million du paludisme et un million et demi de
tuberculose. Pour l'essentiel, l'hécatombe concerne les
pays du Sud. Parce que les traitements, pourtant disponibles
au Nord, y sont trop chers. Et que les médicaments
contre les maladies tropicales, sans perspectives de profits,
n'intéressent plus la recherche pharmaceutique.
Contre cette injustice face à la santé, plusieurs ONG ont
lancé une bataille mondiale pour l'accès aux médicaments.
Elles se heurtent au puissant lobby de l'industrie
pharmaceutique et doivent aussi passer outre la bureaucratie
des grandes institutions mondiales comme
l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
De Washington à Pretoria, en passant par Rio de Janeiro
et Genève, voici le récit de cette bataille dont l'issue est
encore incertaine parce qu'elle met en jeu la logique de
la mondialisation économique appliquée aux grandes
multinationales de la pharmacie. Les profits ou la vie ?
Telle est la question posée.