«95 % des crimes liés au narcotrafic ne font l'objet
d'aucune enquête. Le pourcentage est trop écrasant pour
refléter une incapacité du gouvernement. Il s'agit plutôt
d'un incroyable taux de réussite où l'objectif n'est pas
la justice, mais l'impunité.»
La guerre de la drogue, relancée en 2006 par le président
Calderón, n'est pas une lutte contre les narcotrafiquants.
La guerre de la drogue est une vaste offensive économique
et territoriale au profit des cartels.
Au Mexique, la collusion entre narcotrafiquants, politiciens,
industriels et milices paramilitaires ne fait plus
aucun doute. Le retentissement mondial du massacre des
43 étudiants d'Ayotzinapa, en septembre 2014, laisse entrevoir
un nouveau mode de gestion gouvernementale : la guerre
totale contre la société civile. Exécutions, charniers,
disparitions deviennent les outils d'une politique de
terreur d'État.
Dans une enquête loin de tout sensationnalisme, John
Gibler déconstruit les mythes du narcotrafic pour mieux
nous faire parvenir les récits et les voix de ceux qui se
rebellent contre le silence et la mort anonyme. En mettant
à nu l'horreur du quotidien, il nous montre ce que le
narcotrafic est pour le capitalisme : une aubaine où les
profits nagent dans le sang.