Mystères et petites pièces est une oeuvre kaléidoscopique autour de la figure d'un vieux maître de théâtre que des jeunes gens viennent trouver pour prendre conseil. Entre deux répétitions, l'artiste révèle ses angoisses, ses colères, ses espoirs et ses doutes lors de séances avec son psychiatre. À l'épidémie du SIDA qui touche Cuba dans les années 1990, esquissée en arrière-plan des répétitions, se mêlent les souvenirs des débuts de l'artiste dans les années 1970. La confrontation de ces deux temporalités soulève la question de la portée politique du théâtre dans un pays où l'art est soumis à l'épreuve du pouvoir et de la censure. En plus de permettre une nouvelle fois d'appréhender certains pans de l'histoire moderne et contemporaine cubaine, ce texte nous offre une perspective originale sur l'histoire du théâtre français et européen. Le grand artiste dont Carlos Celdrán fait le portrait, inspiré par le maestro de théâtre cubain Vincente Revuelta, est hanté par le souvenir de sa rencontre avec le Living Theatre à Paris en 1966. Le geste fondateur de cette compagnie sert à interroger l'idéal d'une performance radicale, et ce dans tout type de contexte théâtral et politique.