Les mythes sont des objets dangereux : ils renvoient à une origine lointaine, racontant un passé invérifiable et, pour cette raison même, doté d'une force hypnotique. C'est pour cela qu'ils furent toujours employés par les appareils totalitaires. À la manipulation des mythes par la culture de droite, Jesi n'oppose cependant pas une répulsion humaniste qui « peut aussi se traduire par un soutien évident à la société bourgeoise ». Il déplace plutôt son regard vers le mécanisme qui produit les mythes, afin d'en saisir le fonctionnement : c'est-à-dire qu'il nous invite à « enquêter sur le fonctionnement de la machine mythologique, et non sur l'existence ou la non-existence de son contenu ».